Publié le jeudi 22 août 2019 18:31 par Jean Andris
Mis à jour le jeudi 22 août 2019 18:34 par Jean Andris
L’UZ Brussel est le premier hôpital au Benelux à avoir commencé un projet pilote où des anesthésistes utilisent l’intelligence artificielle pendant une opération afin de prédire une tension artérielle trop basse (hypotension) en cours d’intervention, un quart d’heure avant qu’elle se produise. Cela leur permet d’intervenir préventivement et d’éviter des complications à long terme. De cette façon, le patient échappe à des lésions éventuellement permanentes des organes vitaux, comme les reins par exemple.
“Pendant une opération il est important de garder la tension artérielle aussi constante que possible, tant pour le déroulement de l’opération que pour l’impact après l’intervention. Il ressort de la littérature scientifique que les chutes de tension artérielle sont monnaie courante pendant les interventions chirurgicales, surtout chez les patients à risque comme les personnes âgées qui subissent une lourde intervention, ainsi que chez les patients atteints de pathologies cardio-vasculaires. Une tension artérielle trop basse pendant une intervention peut aussi provoquer une complication après celle-ci, avec éventuellement des conséquences néfastes pour les organes vitaux. Ceci peut ainsi avoir un impact sur la fonction rénale, avec une dégradation permanente de celle-ci en corollaire,” explique le Dr Domien Vanhonacker, anesthésiste à l’UZ Brussel.
“Le patient a donc tout intérêt à l’éviter. Grâce au recours à un super ordinateur qui analyse différents paramètres hémodynamiques relatifs au statut d’hydratation, la fonction cardiaque et l’élasticité des vaisseaux, via l’intelligence artificielle, nous pouvons tenir compte de beaucoup plus de caractéristiques pour visualiser la circulation sanguine et, pour ainsi dire, regarder dans l’avenir. Le logiciel est relié à un petit cathéter qui se trouve dans un vaisseau et qui est déplacé de façon standard lors de longues interventions. Nous pouvons ainsi prédire le risque d’une chute de la tension artérielle jusqu’à un quart d’heure avant qu’elle ne se produise et intervenir proactivement, par exemple en corrigeant la balance hydrique, en administrant des médicaments pour mieux régler la fonction de pompe du cœur ou encore en faisant mieux se contracter les vaisseaux”, poursuit l’anesthésiste.