Publié le jeudi 10 octobre 2019 8:14 par Jean Andris
Mis à jour le jeudi 10 octobre 2019 8:59 par Jean Andris
Les personnes âgées se voient souvent prescrire plusieurs médicaments pour différents problèmes de santé. Bien que certains médicaments soient nécessaires, la polypharmacie et la surcharge de médicaments peuvent être coûteuses et même dangereuses. Or, réduire le nombre de médicaments potentiellement inappropriés que les aînés prennent au quotidien constitue un défi constant.
Outil électronique
Dans l’une des plus importantes études sur la déprescription jamais réalisées en soins aigus en Amérique du Nord, une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM, Canada) a démontré que MedSécure, un outil électronique primé d’aide à la décision, pourrait aider les médecins et les pharmaciens à réduire la surcharge de médicaments chez les aînés. L’étude a été publiée en septembre 2019 dans le Journal of the American Geriatrics Society, et l’outil gagne déjà en popularité. Il sera bientôt adopté dans les unités de soins de longue durée du Nouveau-Brunswick, ainsi que dans plusieurs établissements en Ontario.
«Effectuer un bilan de prescription s’avère une démarche complexe pour les équipes interprofessionnelles, et implique souvent des décisions compliquées», explique la Dre Emily McDonald, première auteure de l’étude, scientifique à l’IR-CUSM et médecin à la Division de médecine générale interne du CUSM. «Par surcroit, le recoupement de médicaments et de conditions médicales multiples chez un grand nombre de patients demande du temps et des ressources qui ne sont pas toujours disponibles.»
Options de déprescription
Avec MedSécure, les médecins et les pharmaciens peuvent rapidement passer en revue les médicaments pris par un aîné hospitalisé et recommander à l’équipe médicale ceux qu’elle pourrait considérer réduire ou arrêter. MedSécure fournit également une liste des médicaments potentiellement inappropriés et génère des «rapports d’options de déprescription» pour les équipes soignantes. Il peut prendre en compte toutes les règles de déprescription incluses dans les listes des critères de Beers de l’American Geriatrics Society, du Screening Tool of Older People’s Prescriptions (STOPP) et de Choisir avec soin.
«C’est un outil qui permet aux professionnels de la santé de gagner du temps», affirme le Dr Todd Lee, coauteur principal de l’étude, chercheur à l’IR-CUSM et professeur agrégé de médecine à l’Université McGill. «Accéder rapidement à des recommandations à jour peut les aider à remplacer ou même à arrêter certains médicaments inappropriés de manière sécuritaire. L’outil peut ainsi être utilisé comme une feuille de route par le prescripteur.»
«Certains médicaments causent des pertes de mémoire et augmentent le risque de chutes, de fracture de la hanche et de visites à l’urgence», ajoute la Dre McDonald, qui est également professeure adjointe de médecine à l’Université McGill. «Il est important d’effectuer un bilan de prescription et d’arrêter les médicaments potentiellement problématiques pour aider les personnes âgées à maintenir leur indépendance, leur mobilité et leurs facultés cognitives.»
Source : AlphaGalileo